Je suis née dans une famille de deux enfants. Je suis l’aînée de la famille. Je n’ai qu’un petit frère et papa et maman sont toujours en vie. J’étais mariée à un homme avec qui j’ai vécu 5 ans, mais nous n’avons pas eu d’enfant. Comme je souffrais dans mon foyer, je partais à chaque fois raconter mes problèmes à ma mère. Et mon petit frère me faisait des reproches, disant que c’est moi qui n’ai pas raison. Il estime que je ne suis pas une bonne épouse et mes parents me renvoyaient toujours chez mon époux. Comme je n’en pouvais plus, j’ai décidé de quitter mon mari et j’ai rejoint la cour familiale. Là-bas, je vivais le calvaire. On dirait que je n’étais pas désirée ou la bienvenue dans ma propre famille. Mon frère par exemple m’insultait, je ne reconnais plus mes parents, vu leurs comportements envers moi. Comme je n’en pouvais plus, j’ai décidé d’aller à l’aventure avec l’aide d’une copine. Dieu merci, je suis aujourd’hui en France et ce, depuis deux ans. Et ça marche plus ou moins bien pour moi. J’appelle souvent la famille pour m’enquérir de ses nouvelles. Un jour, j’ai appelé la famille et mon petit frère m’a demandé de l’aider à venir également en France pour tenter aussi sa chance, au motif qu’au Burkina, la vie est dure. Mais, je lui ai conseillé de rester au Burkina pour s’occuper de nos parents. En plus, je lui ai dit qu’ici en Europe, ce n’est pas aussi facile, mais il m’a rétorqué que je ne veux pas qu’il vienne en Europe pour réussir comme moi. La semaine dernière, j’ai reçu un coup de fil de mon petit frère qui m’a fait savoir qu’il venait en France, mais qu’il est bloqué au Maroc où il est « coincé » financièrement et souffre. Je lui ai rappelé les misères qu’il m’a fait vivre quand j’étais revenue à la maison lors de l’échec de mon mariage et je l’ai raccroché au nez. Quand il m’appelle, je ne décroche pas. J’ai appelé ma mère au téléphone pour savoir pourquoi ils l’ont laissé partir à l’aventure et elle m’a fait savoir qu’il s’est entêté pour aller également en Europe. J’ai fait savoir à ma mère qu’il est bloqué au Maroc sans argent et qu’il demande mon aide. Ma mère aussi m’a suppliée d’aider mon petit frère. Mais quand je pense à ce qu’il m’a fait quand j’étais à la maison, je n’ai pas envie de l’aider. Sincèrement, je veux le laisser souffrir. C’est dans la difficulté aujourd’hui qu’il sait que je suis sa grande sœur. Alors, que me conseillez-vous ?
Mlle Minoungou en France
Vous avez bien dit qu’il est votre petit frère à la fois utérin et consanguin. En plus, il est votre unique frère. Vous n’avez pas besoin de réfléchir pour savoir si vous êtes obligée de voler au secours de votre petit frère, c’est le rôle naturel d’une grande sœur. Ne jouez pas au dur, car vous risquez de le regretter plus tard. Oubliez vos petites querelles d’antan et soyez mature. Si votre petit frère ne vous demande pas un secours dans des moments pareils, à qui le demandera-t-il ? En plus, votre maman vous a également demandé de l’aider. Donc, plus besoin d’hésiter. Dans la vie, garder la rancune ne sert à rien. Au contraire, faire du bien est important et paye toujours. Aujourd’hui, c’est votre petit frère qui vous demande de l’aide, peut-être que demain, c’est vous qui allez lui demander de l’aide. Saisissez la main tendue de votre unique frère et vous verrez que vous serez soulagée. Je suis sûr que depuis qu’il vous a appelée pour vous faire savoir qu’il est dans des difficultés, vous n’êtes pas tranquille moralement. Quand Dieu vous aide, il faut que vous aidiez aussi les autres, surtout les membres de votre famille. Agissez vite et donnez-nous la bonne nouvelle dans les semaines à venir. Courage et que Dieu vous bénisse.
NB : Nous vous rappelons que cette rubrique est la vôtre. Ceux ou celles qui ont, de par leurs expériences propres ou non, des conseils à prodiguer aux âmes en détresse, sont prié (e)s de nous les envoyer. L’anonymat leur est garanti s’ils/elles le souhaitent. Ils/elles peuvent également déposer directement leurs courriers au siège des Editions « Le Pays », sis au quartier 1200 Logements de Ouagadougou ou auprès de nos représentants dans les différentes provinces.
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