Si je vous écris, c’est pour vous parler d’un problème qui détruit ma vie et celle de ma famille. En effet, cela fait plus de deux ans que je suis au chômage après quinze ans de bons et loyaux services dans une entreprise qui était devenue ma seconde maison. J’avais tout pour être heureux : un travail que j’adorais, une famille très unie et des amis. Aujourd’hui, tout le monde me fuit, parents, amis, voisins, personne ne veut s’approcher de moi, comme si j’avais la peste ou une maladie contagieuse. A 40 ans, je n’arrive pas à retrouver du travail. Les employeurs ne veulent pas de « vieux », alors que je suis aussi capable qu’un jeune homme, sinon plus, car j’ai de l’expérience. J’ai aussi des problèmes de vue, ce qui n’arrange pas les choses. Je ne peux plus conduire les voitures. J’ai mon permis de conduire depuis des années mais je ne peux plus être chauffeur dans une entreprise. Je suis très inquiet, d’autant plus que je n’arrive plus à m’occuper de ma femme et de mes enfants. Ma femme ne travaille pas et mes enfants sont en bas-âge. Je suis désespéré car nous avons très peu de moyens financiers. J’aimerais tellement travailler comme avant, redevenir quelqu’un de responsable, fréquentable à qui l’on dit bonjour, à qui l’on demande des nouvelles et des services. Je ne veux pas être rejeté par la société et être méprisé parce que j’ai perdu mon emploi. Aidez-moi à trouver une solution, je serais heureux de bénéficier de votre précieuse aide.
- W. Dayamba, secteur 8 Ouagadougou
Dans ce monde, quand une personne ne travaille pas, la société ne la respecte pas. Quand on a des charges comme dans votre cas précis, c’est encore plus compliqué. De nos jours, c’est vraiment difficile de trouver un emploi convenable à vos compétences. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt, ne perdez pas espoir et dites-vous que la vie est un combat et que vous devriez combattre jusqu’à la fin de vos jours. Pourquoi affirmez-vous être déjà un vieux ? Vous avez toujours de l’énergie, des bras assez solides pour servir la société. Continuez à chercher et vous trouverez ; un jour, la chance vous sourira. Comme vous n’arrivez pas à décrocher un boulot stable, pourquoi ne pas vous installez à votre propre compte, c’est-à-dire travailler pour vous-même ? Vous pouvez par exemple ouvrir un kiosque café- restaurant et au début vous-même vous pourrez y vendre, aidé de votre femme, ou autre chose qui vous emballe. Elle aussi peut faire quelque chose, du moment qu’elle n’est pas une handicapée. Pensez-y et dites-vous qu’il n’y a pas de sot métier. Ne vous occupez pas du regard des autres si ce que vous entreprenez vous-même est fait dans la dignité, le respect. Si vous gérez bien votre petite entreprise, à la longue, vous n’allez pas envier ceux qui sont dans les bureaux. Concernant vos liens avec vos amis, parents et voisins, même s’ils ne viennent pas vers vous, n’en faites pas un problème majeur. Le jour où vos affaires vont prospérer, ils reviendront vers vous comme les poules attirées par des graines. La vie est ainsi faite, nous n’y pouvons rien. Le monde est ingrat. Tenez bon et bonne chance pour le travail, surtout de grâce, ne baissez pas les bras en disant que vous êtes fatigué.
NB : Nous vous rappelons que cette rubrique est la vôtre. Ceux ou celles qui ont, de par leurs expériences propres ou non, des conseils à prodiguer aux âmes en détresse sont priés (es) de nous les envoyer. L’anonymat leur est garanti s’ils/elles le souhaitent. Ils/elles peuvent également déposer directement leurs courriers au siège des Editions « Le Pays » sis aux 1200 Logements à Ouagadougou ou auprès de nos représentations dans les différentes provinces.
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