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DJOZI, ARTISTE- MUSICIEN: « Un artiste doit être droit et juste »

Originaire de la région de l’Est du Burkina Faso, Djozi, à l’état civil Jonas Diassibo Sibidi Lompo, est né à Azaguié en République de Côte d’Ivoire.

Passionné de musique dès la tendre enfance, ce fils de danseur traditionnel va apprendre les rudiments du chant auprès de sa grand-mère, une chansonnière de renom. Quart de finaliste du concours de chants Faso Académie en 2009, il est auteur de deux albums et des singles à succès.

A travers cette interview exclusive qu’il a bien voulu nous accorder à quelques heures de son concert des 31 janvier et 1er février à Fada, l’artiste nous parle de sa passion, de son parcours, de sa rencontre avec Iwaoga Simporé de Simpo Events, du rappeur français Maxdel, dresse un bilan de sa jeune carrière musicale, revient sur son quotidien, aborde sans détour d’autres sujets croustillants et lève le voile sur sa situation matrimoniale, en soutenant qu’un artiste doit incarner un certain nombre de valeurs dont la droiture.   Lisez plutôt !

Evasion : Comment allez-vous ?

 

Djozi : Je vais bien.

 

De quand date votre passion pour la musique ?

 

Cette passion date depuis que j’étais tout petit car mon père a côtoyé Bailly Spinto de la Côte d’Ivoire ; nous étions des voisins. Quand je rentrais chez lui, je voyais le dispositif artistique et logistique, et cela m’a beaucoup fasciné. Quand je suis arrivé au Burkina, je me suis retrouvé auprès de la famille Empereur Bissongo ; nous étions également des voisins. Lui, il faisait du live presque tous les week-ends et moi après l’école, je partais assister. Souvent, je les aidais à ramasser les câbles et ensuite, j’ai demandé à faire des chœurs avec lui.

 

Vous qui étiez sur le chemin d’abandonner l’école pour la musique, quelle a été la réaction de vos parents ?

 

La famille ne s’y est jamais opposée, bien que je n’étais pas assez majeur au moment du choix pour la musique. Mon père aimait la musique, il était un danseur traditionnel.

 

Qu’est-ce qui justifie le choix de votre registre tradimoderne, comparativement aux jeunes artistes qui sont plutôt orientés vers les musiques urbaines ?

 

Quand je suis arrivé de la Côte d’Ivoire, j’étais plus influencé par le zouglou. Mais j’ai essayé des maquettes Rn’b que j’ai mises de côté. Je me suis dis que j’ai mon terroir, ma culture et mes coutumes. Ma grand-mère aimait chanter au village, et c’est auprès d’elle que j’ai beaucoup appris.

 

Que retenez-vous de votre aventure au concours Faso Académie en 2009 ?

 

L’aventure s’est arrêtée en quart de finale mais je n’ai pas baissé les bras. Après Faso Académie, j’ai participé à Talent de jeunes. Ensuite, j’ai sorti mon tout premier single en 2012 intitulé « Nos origines ».

 

Et quelle a été la suite ?

 

En 2013, j’ai sorti le premier album de dix titres baptisé « Nos origines » qui est le titre du premier single. Il y a eu l’album « Djama » en 2019, une œuvre qui se porte très bien. Ensuite, j’ai commencé à faire des singles ; il y a eu un featuring avec Maxdel qui est un rappeur français que j’ai rencontré à Jazz à Ouaga. Après il y a eu le featuring avec Marie Gayérie sur la chanson Pogniagou et le tout dernier en date « Potchilo » avec Kanfido.

 

Quels sont les souvenirs qui vous ont le plus marqué ?

 

Chaque date est unique. J’ai été marqué par un grand concert de Jazz Christ où j’ai joué au stade Séni Kountché de Niamey. C’était ma première grande scène. Le stade était plein et cela m’a donné le courage de continuer à Parakou au Bénin pour d’autres scènes de concerts et de festivals.

 

Etes-vous satisfait du bilan de votre parcours ?

 

Je fais la musique par passion et pour transmettre la richesse de notre patrimoine culturel à un public au-delà de nos frontières. Je peux dire que je suis satisfait à partir du moment où j’arrive à transmettre la joie à mon public.

 

Vivez-vous de votre art ?

 

Oui, je vis de mon art. J’ai également d’autres activités en dehors de la musique, mais je vis plus de mon art.

 

Quelle est la petite histoire de votre chanson « Potchilo » ?

 

C’est une chanson à succès. Je l’ai réalisée avec Kanfido qui est un artiste talentueux mais malheureusement méconnu du grand public. Je l’ai rencontré lors d’un de ses concerts à Fada, j’ai entonné la chanson, les gens ont fait des vidéos et cela a suscité un engouement. Ensuite, je l’ai invité en studio.

 

A quand la sortie de votre prochain album ?

 

Il est prévu pour sortir en cette année 2025.

 

Comment s’est faite la rencontre avec votre nouveau producteur, en la personne de Iwaoga Simporé de Simpo Prod ?

 

C’est un ami, un frère et un patron. Je l’ai connu bien avant qu’il ne vienne dans le show-biz. J’étais dans la restauration et c’est là qu’il venait manger. Un jour, je lui ai offert mon CD et il m’a invité dans son bureau. J’étais le tout premier artiste à le prendre dans un évènement comme parrain. Et c’est de là que tout est véritablement parti ; il a commencé à me soutenir. Je travaille avec lui également dans un autre domaine et j’ai un salaire. Entre lui et moi, il n’y a pas de contrat de production en tant que tel, il a décidé de me soutenir sans attendre quelque chose en retour.

 

Pouvez-vous nous parler de votre concert des 31 janvier et 1er février à Fada ?

 

C’est ce week-end à Fada à la Place de la Nation. Le concert est dénommé « Tintani » qui veut dire « l’union des fils et filles de la région de l’Est ». C’est un projet artistique pour donner de la joie à une population qui, depuis huit années, était sous le couvre-feu. C’est également pour donner une vie à la culture de cette région. En tant que fils de la région vivant à Ouagadougou, je me suis dis que je peux briser ce mythe par rapport à ceux qui disent que Fada n’est pas accessible.

 

Et quelles seront les grandes articulations de ce rendez-vous culturel ?

 

Le 31 janvier, la soirée sera consacrée uniquement aux artistes des cinq provinces de la région de l’Est. Des artistes viendront de chaque localité. Il y aura une rue marchande pour que tous ceux qui vont effectuer le déplacement,  puissent sentir la fête. En ce qui concerne le 1er février, il y a des artistes qui ont décidé de nous accompagner. Il s’agit, entre autres, de Dj Domi, Ninja des Player’z, Queenzy, Kader Champion, Flora Paré, Mariah Bissongo, Tibila et Awetou. Pour l’apothéose, je serai en concert d’une heure et trente minutes.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

 

Je leur dis que je les adore. Je leur dis merci de me porter dans leur cœur.

 

Que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

 

Ça ne me cause pas de problème. J’ai même acheté un piano pour mon fils. C’est pour dire que la musique ouvre l’esprit. La musique a une âme. Un artiste doit être droit et juste.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

 

(Eclat de rire) … Je suis marié et père d’un enfant.

 

Quel est votre quotidien ?

 

Je passe mes journées au service à Simpo Events. Mes temps libres sont consacrés à ma musique, mes amis, les concerts et les répétitions.

 

Quel est votre mot de la fin ?

 

Je dis merci aux Editions « Le Pays ». Merci pour ce temps que vous m’accordez pour décortiquer mon actualité. Que Dieu bénisse le Burkina Faso et que cette année soit celle de la paix, de la santé et de la prospérité pour tous.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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