Débutée le 6 février, la rencontre entre le gouvernement et les organisations syndicales, s’est achevée le lendemain 7 février 2025, dans la capitale burkinabè. Il faut, d’ores et déjà, saluer la tenue effective de cette rencontre qui intervient après quatre bonnes années d’interruption.
Cela démontre la bonne disposition de chaque camp à travailler pour un Burkina Faso de paix et de concorde. Et c’est tout à l’honneur des deux parties. Cela dit, il faut espérer que cette cadence sera maintenue au grand bonheur des populations qui en ont grandement besoin, surtout dans ce contexte difficile que traverse le pays. Comme on a coutume de le dire, tout long voyage commence par un premier pas. Et, en la matière, il faut souhaiter que chaque pas qui sera franchi, aboutisse, in fine, à des avancées notables. Quant aux revendications qui étaient au cœur de ces deux jours d’échanges, le gouvernement s’est engagé à en satisfaire 6 sur les 31 points inscrits dans la dernière plateforme revendicative des syndicats. Il s’agit, entre autres, de la poursuite, par le gouvernement, du processus de ratification des conventions 181 et 189 de l’Organisation internationale du travail (OIT), respectivement sur les agences d’emplois privées et le travail domestique, de l’adoption du projet de loi portant Code du travail, de la transmission du formulaire-type de demande de cession volontaire de salaire aux organisations syndicales, de l’adoption du projet de loi portant liberté d’association, etc. Pour un premier pas, c’est bon à prendre. Mais ce n’est pas arrivé, comme on le dit, ici, chez nous. En effet, on fait le constat que certaines questions majeures, notamment la vie chère, l’opérationnalisation de l’Assurance maladie universelle, les conditions de retour des travailleurs dans les zones à forts défis sécuritaires, la suspension sans explication de la délivrance des récépissés des syndicats, etc., ont été reléguées au second plan, ou disons-le net, ont été mises dans les divers. Pour des questions aussi cruciales, et Dieu seul sait si elles le sont, elles devraient être traitées comme des questions cruciales et débattues sans tabou ni langue de bois. En tout cas, on ose croire que le dialogue déjà entamé, va se poursuivre, et que les points d’achoppement feront l’objet de discussions afin que soit trouvé un terrain d’entente. Et c’est le Burkina Faso qui en sortira grandi. En tout état de cause, le gouvernement et les syndicats étant des partenaires, ils sont obligés de se parler, d’afficher leur détermination à travailler ensemble, pour le bonheur des populations. C’est dire si les deux parties gagneraient à se voir en partenaires et non en adversaires. Mais cela passe par l’instauration d’un climat de confiance.
En tout cas, la tenue de cette rencontre est un début de décrispation à saluer en ce sens qu’il pourrait contribuer à renforcer la cohésion sociale, tant prônée par le Premier ministre, Jean Emmanuel Ouédraogo, qui en a d’ailleurs fait un des huit axes majeurs, dans sa Déclaration de politique générale faite le 27 décembre dernier.
O.B