Une carrière musicale auréolée d’albums à succès, de concerts à guichets fermés, d’œuvres caritatives et de trophées aux plans national et international, tel peut être résumé de façon brève le parcours de cette voix de la musique africaine venue du nord du Burkina Faso. Lui, c’est Dez Altino, le Prince national. A travers cette interview qu’il a bien voulu nous accorder quelques jours après la polémique sur la toile concernant les 11 millions reçus au BBDA, l’artiste revient sur la question ainsi que sur son retrait de toute compétition de trophées, nous parle de son prochain grand concert à Abidjan, de son prochain album, dresse un bilan de l’album « Saaga » et aborde sans détour d’autres sujets assez croustillants en promettant de surprendre musicalement les gens. Lisez plutôt.
Evasion : Comment allez-vous ?
Dez Altino : Je vais bien, par la grâce de Dieu tout va bien.
« Saaga » est votre dernier album et qui signifie en mooré la pluie. Peut-on dire que la prophétie s’est réalisée avec le succès que vous engrangez ?
On peut dire que « Saaga » c’est la rédemption, c’est la bénédiction, c’est un album bien béni. Vous voyez bien que l’album marche à merveille.
Y a-t-il un bilan à faire ?
Je pense que le bilan est d’abord positif. Que ce soit au niveau de la promotion ou de la rentabilité, c’est vraiment positif. Au niveau des concerts, nous avons fait un certain nombre de tournées avec à l’appui des dons aux personnes vulnérables, il y a eu des concerts gratuits et des concerts payants. Les concerts continueront car l’album est toujours aimé. Bientôt, nous seront en concert du côté d’Abidjan pour nos fans de la Côte d’Ivoire.
Avant de parler de ce concert à Abidjan, pouvez-vous nous parler de votre récente campagne médiatique dans ce pays ?
Ok, après la campagne médiatique du Burkina Faso, nous avons poursuivi cette campagne à Abidjan. Vous savez, la Côte d’Ivoire et le Burkina Faso, c’est le même pays. Il fallait donc aller à la conquête des médias là-bas. Et en une semaine, nous avons fait presque toutes les chaînes de télévisions et les radios très bien suivies. Vraiment, tout s’est très bien passé.
A quand ce concert très attendu de tous du côté d’Abidjan ?
En tout cas, c’est pour cette année 2025 bien avant la CAN.
Quel va être l’esprit de ce concert ?
Ça va être la démonstration d’un boulot bien accompli. Nous allons faire un concert exceptionnel et pas comme les autres. Tous ceux qui connaissent Dez Altino savent que chaque concert est un évènement. Nous ferons un grand concert pour nos fans et le public.
Etant considéré comme un Etalon de la musique burkinabè, peut-on s’attendre à des convois de fans qui feront le déplacement d’Abidjan comme dans le cas du football ?
Ceux qui me connaissent savent que je prépare quelque chose de spécial. Donc ils pourront effectuer le déplacement. Au niveau du staff, nous n’avons pas prévu de convois. Ailleurs, les gens font le déplacement en avion et dans les cars pour aller suivre des concerts. Ça me ferait plaisir de voir des fans quitter Ouagadougou et d’autres pays pour venir à Abidjan me voir sur scène. Et je profite dire merci à un mécène qui fait tout pour moi du côté de la Côte d’Ivoire. Il a décidé de me soutenir spécialement en prenant en charge le budget de ce concert, il s’agit de Salif Ouédraogo.
Qu’avez-vous à dire à vos fans ?
Je leur dis merci, que Dieu leur donne une longue vie afin de me voir de façon exceptionnelle bientôt à Abidjan. Cela pourrait être un nouveau départ, Dieu seul sait.
A quand la sortie du prochain album ?
C’est pour très bientôt. Je suis tellement inspiré que je suis déjà en studio. Si les singles ne s’enchaînent pas en 2026, un album va venir. Je ne peux rien confirmer pour l’instant mais des clips vont s’enchaîner. Il y a le nouveau clip Salou en featuring avec Greg qui vient tout juste de sortir et qui va encore contribuer à la promotion de l’album « Saaga ».
Quelle va être la différence entre le prochain album et « Saaga » ?
Actuellement, je suis mûr musicalement et je sens beaucoup de choses qui vont encore surprendre, car chaque sortie discographique crée une surprise. Vous savez, « Saaga » est venu prendre le dessus sur tous les albums mais tout compte fait, je vais surprendre les gens musicalement. Nous avons besoin d’aller encore plus loin.
Peut-on s’attendre à un featuring avec une grosse pointure de la musique ivoirienne ?
Pourquoi pas. Il y a beaucoup qui sont venus vers moi, même si ce ne sont pas de grosses stars, mais des artistes très bien connus. D’autres ont proposé des reprises de ma chanson « Mon histoire ». Tout ça c’est bien quand des artistes d’autres pays viennent vers toi pour des projets. Tout ça c’est vraiment beau.
Récemment, la toile s’est enflammée suite aux 11 millions que vous avez reçus du BBDA. N’avez-vous pas été affecté pour cela ?
(Il éclate de rire) … Non pas du tout, car je suis quand même habitué à beaucoup de choses qui se disent ou se passent sur internet. Ce n’est pas la première fois que cela arrive, ça ne me surprend pas. Ce sont les frais de mon travail et je pense qu’il n’y a pas de débat à ce niveau.
Cela devrait-il être dévoilé sur Facebook puisque c’est considéré comme un salaire ?
Il y a d’autres artistes qui l’ont fait et il n’y a pas eu de débat mais je ne sais pas quand c’est Dez Altino, cela suscite la polémique.
Pourquoi le cas de Dez Altino, suscite-t-il la polémique ?
C’est une très bonne question et moi-même je me la pose.
Une autre polémique, c’est votre retrait de toute compétition en matière de trophées. Pourquoi une telle décision ?
Je pense qu’il était temps et je ne suis pas le premier à le faire. J’ai une structure qui est Altino Prod et je coache de jeunes talents, je pense qu’il faut leur laisser aussi la chance. Je ne peux pas aller en compétition avec ces jeunes et puis il y a des compétitions où on te met juste pour de casser. Mais je ne refuse pas les trophées d’honneur.
Qu’avez-vous à dire pour conclure ?
Je dis merci à Evasion et à toutes les presses qui ont été à mes côtés depuis près de 18 années. Merci pour tout ce que vous faites pour les artistes et Dez Altino en particulier. Si vous voyez les stars en Côte d’Ivoire, ce sont les médias qui y ont contribué. Ce sont les médias qui font que nous avons de la valeur en Côte d’Ivoire. Merci aux parrains que je ne peux pas citer et qui sont à mes côtés depuis le début de ma carrière. Que Dieu bénisse le Burkina Faso. Nous souhaitons la paix pour notre patrie.
Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON