Ni tout à fait une amitié, ni tout à fait une relation amoureuse…Pas vraiment amis, pas vraiment amants. Avez-vous entendu parler du « situationship » ? Cette façon de vivre ses relations amoureuses connaît un essor grandissant chez les jeunes de 30 ans. « Il s’agit d’une génération qui évolue par rapport à un monde sans cesse en bouleversement et qui a besoin de remettre en questions les anciens modèles. Cette jeune génération a entre ses mains une redéfinition du monde et fait donc parfois le choix volontaire d’avancer dans des relations plus libres, qui ont moins de cadre. Le cadre a souvent été synonyme de barrières, de freins, dans plusieurs domaines », explique la coach en relations amoureuses, Marnie Duarte.
Chez les femmes, le situationship correspond parfois à « un acte féministe à part entière, à une volonté de ne plus se définir par le couple, ou même d’échapper aux obligations sexuelles telles que le couple était précédemment défini », poursuit-elle. Chez les hommes, « les motivations peuvent être sensiblement identiques mais il m’arrive de constater un peu plus souvent un besoin de liberté amoureuse ou sexuelle ». Marnie Duarte rencontre également des personnes de plus de 30 ans, en couple avec des enfants qui adoptent le situationship : « Elles vivent un réveil personnel : « Je me suis engagé, j’ai suivi le schéma, finalement qu’est-ce que je fais de tout ça aujourd’hui ? » « .
C’est quoi la définition du « situationship » ?
Le terme « situationship » désigne le fait de ne pas vouloir qualifier la relation amoureuse, comme une absence de définition dans une relation sentimentale ou une redéfinition de celle-ci. On ne se dit pas « en couple ». « Cette situation peut être plus ou moins volontaire. On peut choisir ce type de relation parce qu’on souhaite ne pas poser de mots sur la relation amoureuse ou pour une relation débutante dans laquelle on avance avec prudence », précise Marnie Duarte. Chez les femmes comme chez les hommes, « le « situationship » correspond très clairement à une adaptation d’une inconstance de la société. On l’observe d’ailleurs dans d’autres domaines tels que le climat, le travail, le genre… ».
L’intérêt du situationship : travailler son estime de soi
Le situationship a un avantage particulier : se donner le temps de voir s’il y a un avenir à la relation afin d’éviter de construire un couple dans la précipitation. « Cela permet de se donner le temps de travailler sur soi à titre individuel, de remettre l’être humain au centre de lui-même dans une volonté non-égoïste. Il faut rappeler que pour être heureux en couple c’est important de travailler son estime de soi. L’intérêt du situationship peut ainsi être de laisser aux deux personnes le temps de voir comment elles s’adaptent à la relation, de voir ce qui convient le mieux aux deux. » Ce type de relation peut avoir un aspect négatif lorsqu’elle n’est pas mutuelle. « Si l’absence de définition de la relation n’est pas choisie par les deux personnes, cela peut alors apporter de la souffrance. Il est donc très important de verbaliser à l’autre son ressenti et ainsi se donner la possibilité de sortir de la relation si la souffrance n’est pas entendue. S’il devient trop difficile de sortir de la relation malgré cela, il est important de se faire aider, pour éviter la dépendance affective. »
Merci à Marnie Duarte, coach à orientation thérapeutique
Morgane Rubetti