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Zaapa, artiste-musicien « Votre magazine contribue véritablement à la promotion des artistes »

Originaire du Nord du Burkina Faso, plus précisément de Pelhoute dans le département d’Arbinda, Zaapa, à l’état civil Adama Oumar Barro, a été bercé par la musique depuis sa tendre enfance. Technicien supérieur de l’élevage, cela ne va pas l’empêcher de vivre sa passion. Auteur de plusieurs singles et d’un album, l’artiste résidant à Boromo dans les Balés s’est confié à nous à travers cette interview exclusive. Il nous parle de sa passion, de son quotidien, de son nouvel album, égrène ses projets, jette un regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè, aborde sans détour d’autres sujets et lève le voile sur sa situation matrimoniale. Lisez plutôt.  

 

 

Evasion : Comment allez-vous ?

Zaapa : Je suis en pleine forme.

 

D’où vient cette passion pour la musique ?

Je l’ai héritée de mon père. Il était passionné de musique, je pourrai dire que la musique est dans mon sang.

 

Quels souvenirs gardez-vous de votre tournée en France en 2009 avec le groupe Sama Band ?

Ce fut une belle expérience musicale et d’amitié. Je garde de très beaux souvenirs, j’ai partagé la même scène avec  ZM du Niger. Le peuple Breton est très accueillant.

En tant que Technicien supérieur de l’élevage, comment arrivez-vous à gérer votre carrière musicale ?

La priorité, c’est mon boulot, je fais tout mon possible pour ne pas avoir d’instance. J’ai l’accompagnement de ma hiérarchie, ce n’est pas trop compliqué pour moi. C’est juste une question d’organisation. Je profite de l’occasion pour dire merci à ma hiérarchie et mes collaborateurs de service.

 

Quel bilan faites-vous de votre jeune carrière ?

C’est un bilan positif. Je me suis frotté à de nombreux artistes, j’ai eu beaucoup de collaborations et d’amis. J’ai beaucoup appris et cette expérience accumulée me donne une satisfaction. Et je me suis essayé à plusieurs styles musicaux, ce qui donne une coloration très variée à mon album.

 

Justement, pouvez-vous nous parler de votre nouvel album « 3 en 1 » qui vient de sortir ?

C’est un album qui relate un peu la vie et le vécu quotidien ainsi que les relations interpersonnelles. C’est le résultat d’un travail de longue haleine. Il y a eu une quarantaine de chansons enregistrées en studio entre 2007 et 2024 pour ensuite faire des choix afin de finaliser cette nouvelle œuvre de neuf titres.

 

Quels sont les grands projets avec cet opus ?

L’objectif principal est de contribuer à l’essor de la musique burkinabè. Nous comptons véritablement aller à la conquête du marché national et international ainsi que la collaboration avec de grands artistes de mon pays et d’autres horizons.

 

Quelle est la difficulté majeure d’un jeune artiste comme vous ?

La difficulté majeure est le manque de producteurs professionnels Il y a également l’insuffisance d’accompagnement pour la promotion des œuvres de nos jeunes talents.

 

Peut-on avoir votre regard critique sur l’évolution de la musique burkinabè ?

Son évolution est acceptable mais il y a un grand fossé entre les anciens et la jeune génération. Si nous voulons conquérir le monde, il y a un travail de fond à faire.

 

Qu’avez-vous à dire à vos fans ?

Je remercie tous ceux qui ont cru en moi depuis le début de ma carrière. Je fais aussi un clin d’œil à ceux qui pensent que j’ai ma partition à jouer dans ce domaine. J’invite les mélomanes à m’accompagner d’autant plus que l’album retrace le quotidien de plus d’un.

 

Vivez-vous de votre art ?

(Il éclate de rire)… Pour l’instant non, mais mon art nourrit mon esprit.

 

Quel est votre quotidien ?

Mon quotidien est plus marqué par l’inspection de la viande à l’abattoir, il y a les soins d’animaux, le suivi-appui-conseil aux éleveurs, ma musique et la cuisine.

 

Peut-on savoir votre situation matrimoniale ?

Je suis marié et père de quatre enfants dont deux filles et deux garçons.

 

Et que feriez-vous si l’un de vos enfants décidait de suivre vos pas dans la musique ?

Je lui donnerais toute mon approbation.

 

Qu’avez-vous à dire pour conclure ?

Je vous remercie pour cette opportunité offerte. Votre magazine contribue véritablement à la promotion des artistes et j’invite les mélomanes à soutenir les artistes. Encore merci à toute l’équipe de votre rédaction.

 

Propos recueillis et transcrits par Aboubakar Kéré KERSON

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