Le Burkina Faso, à l’instar des autres pays du monde, a commémoré, hier 16 juin, la Journée internationale des droits de l’enfant. C’est la preuve, pour ainsi dire, que l’enfant demeure au cœur des préoccupations de la communauté internationale. Ce qui est, somme toute, normal. Car, les enfants, il faut le reconnaître, incarnent l’espoir de demain ; c’est la relève. Donc, ils ont droit à la protection et à la vie. Dès lors, on comprend pourquoi tous les pays mettent un point d’honneur à renforcer leurs mécanismes de protection des enfants qui, aujourd’hui plus qu’hier, font l’objet de pires formes d’exploitation. Les faits parlent d’eux-mêmes. Il suffit, en effet, de faire un tour sur les sites d’orpaillage artisanaux, pour se rendre compte que les enfants abattent le même travail que les adultes. Souvent même, ils en font plus. Le plus déplorable dans tout ça, c’est qu’ils ne sont pas récompensés à la sueur de leur front pour ne pas dire qu’ils sont exploités. La preuve, c’est que certains n’arrivent même pas à manger à leur faim, et à qui on demande parfois de faire bouger des montagnes. C’est la triste réalité qui prévaut sur les sites d’orpaillage où les uns et les autres se croient tout permis. Et cela n’est pas propre au Burkina. Il en est de même dans bien d’autres pays du continent africain. Et ce n’est pas tout. Du fait de la guerre, nombreux sont les enfants qui ont été enrôlés de force et envoyés sur les théâtres des opérations. Certains servent de chair à canon tandis que d’autres sont dopés pour résister face à l’ennemi.
La nécessité de redoubler de vigilance
Et là, on n’a pas besoin d’aller très loin pour chercher des exemples concrets. Il suffit, en effet, de regarder autour de nous pour nous en convaincre. Parmi les hordes de terroristes qui attaquent notre pays, se comptent de milliers d’enfants ou de mineurs qui, à la vérité, ne savent même pas ce qu’ils font. Ils sont utilisés pour servir une cause, encore faut-il qu’il y en est une, qu’ils ne comprennent pas. Franchement, souvent, ça fait pitié de voir des enfants dont on a sacrifié ainsi l’avenir pour servir de sombres desseins. La place d’un enfant n’est pas sur un champ de bataille. A défaut d’être dans une salle de classe, il doit être à la maison. C’est, du reste, en cela qu’il faut saluer les efforts faits par les autorités pour lutter contre le travail et la traite des enfants. A preuve, il y en a qui, très régulièrement, sont interceptés par les services de contrôle et remis à leurs familles respectives. Mais en dépit de tout, le phénomène ou le fléau a toujours la peau dure. D’où la nécessité de redoubler de vigilance et d’affiner les moyens de lutte afin de les rendre encore plus efficaces. Car, il faut le reconnaître, les malfrats sont ainsi faits qu’ils ont toujours une longueur d’avance sur les autres. Ils savent déjouer la vigilance des uns et des autres si fait qu’ils arrivent à passer entre les mailles des filets des services de contrôle. Pour tout dire, ils sont forts dans le mal. C’est pourquoi les dirigeants sont interpellés. C’est à eux d’ouvrir davantage l’œil, et le bon. Et en matière de lutte contre la traite des enfants, le meilleur remède consiste à accélérer la mise en œuvre de programmes de soutiens socio-économiques pour les familles et les couches vulnérables. Autrement dit, il faut attaquer le mal à la racine.
B.O